Neurosciences

« Vous ne pouvez penser résoudre des problèmes avec la même manière de penser que celui qui les a créés » (Albert Einstein)

Le cerveau humain pèse en moyenne 1450 g et contient plus de 100 milliards de cellules nerveuses. Il est le siège de la pensée consciente, de la mémoire et de la personnalité. Pendant de nombreux millénaires, on croit que l’activité mentale possède son siège au centre du corps humain, dans le cœur, et que le cerveau sert simplement a assurer la circulation du sang. Aujourd’hui, L’anatomie du cerveau est connue mais les scientifiques sont encore loin d’avoir analysé tous les composants de circuits neuronaux.

« Le cerveau est un organe conçu pour évoluer selon nos expériences » (Davidson, 2015).

Jadis, on pensait que le cerveau était irréversiblement « câblé » et que plus aucun changement ne s’y produisait.Chaque cerveau est unique. A chaque instant, et quel que soit notre âge, notre cerveau évolue considérablement. Ce dernier est capable de se modifier lui-même en interaction avec son environnement.

La neuro-plasticité

Aujourd’hui les neurosciences ont réussi à démontrer que le cerveau a la capacité de se modifier tout au long de notre vie. La science occidentale confirme donc ce que la médecine traditionnelle orientale sait intuitivement depuis des millénaires. On appelle ce phénomène la « neuro-plasticité ».
Cette plasticité au niveau des neurones permet à l’homme de s’adapter tout au long de sa vie en fonction des expériences qu’il rencontre. Les neurones communiquent donc entre-eux, établissent des connexions nouvelles en fonction des activités de l’être humain. Et plus l’activité est répétée, plus les réseaux se renforcent et s’affinent.

«Selon la roue l’attention se focalise le plus, un certain type d’activation cérébrale se produit, renforçant les connexions neuronales existantes » (Daniel Siegel 2016).

C’est comme si à force de rencontrer la même expérience, il s’établissait dans notre cerveau des voies préférentielles de réaction. Ceci conditionne donc nos mécanismes de pensées, nos opinions, nos réactions. Un peu comme les ornières creusées par les camions sur l’autoroute. Dans le cas du cerveau humain, ces ornières peuvent être modifiées, détournées, effacées.

Neurosciences – Pleine Conscience – Méditation

Les thérapies cognitives comportementales (TCC) ou thérapies de la troisième vague, comme la Pleine Conscience, ont un effet sur la neuro-plasticité. Elles permettent la création de nouveaux réseaux de neurones et stimulent la neurogenèse (création de nouveaux neurones) (Daniel Siegel 2016).

Méditation et résilience

Ce remodelage cérébral fonctionnel et structurel abouti à un cerveau mieux « intégré » (zellner keller, Maskens, Attala, 2017). Cela implique que la personne, qui médite régulièrement, acquiert au fil du temps une capacité plus rapide que les autres à réagir a des changements d’humeur par exemple mais aussi à traverser des difficultés. Après trois mois de pratique assidue à la méditation, on constate, chez les personnes, notamment une augmentation du sentiment de contrôle sur leur vie, l’impression de lui donner plus de sens, une diminution des émotions négatives, une augmentation des capacités de changer de focus, de prendre de la distance face aux événements (Jacobs et al.,2011). Ceci ayant pour conséquence d’augmenter la résilience de l’individu.

Apprentissage de l’empathie

En 2000, neuroscientifiques et moines tibétains débutèrent un vaste programme de recherche sur les sciences dites contemplatives. Les analyses et les mesures réalisées sur des cerveaux de méditants (pratiquant et débutant) mettent en évidences que la pratique stimule et développe la zones correspondant à l’empathie, à la bienveillance. Chez les débutants, quelques semaines de méditation, à raison de trente minutes par jour, induisent déjà des changements significatifs de l’activité cérébrale, le système immunitaire, la qualité de l’attention. Méditer développe notamment l’intelligence des émotions, la compassion pour soi-même et autrui, la conscience de l’interdépendance, la non-discrimination (Ricard, 2014).